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Léon Mesrobian

D’origine arménienne, né à Fréjus le 17 décembre 1925, Léon Mesrobian arrive à l’âge de 5 ans en France et s’installe à Alfortville avec sa famille dans les années 30.


C’est à l’âge de 14 ans qu’il commence à travailler et à se former dans la spécialité de piqueur de tiges*. Il fait son apprentissage durant deux ans dans un l’atelier de deux frères marseillais, situé rue Jouye-Rouve, dans le 20ème à Paris.


A 16 ans, ayant pour objectif d’obtenir la nationalité française, il se faut embaucher en usine pour obtenir un contrat de travail. Devenu français, il travaille ensuite en qualité d’ouvrier du cuir d’atelier en atelier dans le quartier de Belleville.


De 1945 à 1946, il est ouvrier chez le fabricant de chaussures Clément Karl dont l’entreprise est située rue de Belleville. En 1947, il demande à sa mère de lui financer une machine à coudre pour devenir piqueur à domicile. Le prix de la machine à coudre est de 180 francs, une somme importante à l’époque. Mais son outil de travail est très vite amorti et en un an, il rembourse sa mère. C’est sur cette machine à coudre Singer qu’il travaille encore aujourd’hui, à l’origine une machine de tailleur qu’il a adapté au piquage du cuir.


De 1948 à 1967, il va travailler pour Monsieur Benaïm qui possède un atelier de fabrication de chaussure important, rue Pixérécourt dans le 20ème. Léon vient chercher les tiges à piquer le matin et livre les tiges piquées le lendemain matin.


En 1967, à la fermeture de l’atelier de Monsieur Benaïm, il retrouve du travail à la maison Karl, dirigée par le fils de son premier patron, Jean Karl, au 51 rue de Villiers de l’Isle Adam toujours dans le 20ème arrondissement. Il y travaillera jusqu’en 1987.

Léon continue à piquer des tiges à domicile. C’est une spécialité recherchée et il a acquis une grande renommée à Belleville pour la qualité de son travail.

C’est par l’intermédiaire de son premier patron, Clément Karl, que Léon rencontre, en 1995, Maurice Arnoult qui lui demande de le dépanner de temps à autre pour sa petite clientèle et pour les élèves qui fréquentent son atelier du 83, rue de Belleville. Très vite, il devient indispensable à la vie de l’atelier. Son savoir faire, sa gentillesse, sa disponibilité est apprécié de toutes.


2010 : Léon va vers sa 83ème année, il poursuit son travail de piqueur au sein du nouvel atelier depuis le décès de Maurice Arnoult. Les élèves en formation ou celles qui ont ouvert boutique ou atelier lui portent des tiges à piquer dans son pavillon d’Alfortville et repartent toujours de chez Léon les bras chargés de fleurs ou de légumes qu’il cultive dans son jardin/potager.


Le 1er novembre 2023, Léon nous a quitté à l’âge de 98 ans. Il restera dans les mémoires de toutes celles et ceux qui ont eu la joie de le connaître, de bénéficier de sa maîtrise et de son talent de piqueur, d'apprendre à ses côtés à préparer les pièces pour les piquer parfaitement et de partager des déjeuners, des pas de danse et des fous rires dans son jardin aux mille fleurs et fruitiers.

Vous pouvez découvrir le travail de Léon dans un film vidéo où le tandem Maurice et Léon est à l’œuvre dans la fabrication d’une chaussure : Maurice, Léon et la chaussure verte.

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